Activation du service CIEST² pour l’inondation du Sikkim (Inde) en octobre 2023
Le service CIEST2 – Cellule d’Intervention d’Expertise Scientifique et Technique – est un dispositif proposé par le pôle FormaTerre de Data Terra, permettant une réponse rapide et efficace lors de catastrophes naturelles grâce à l’acquisition (en collaboration avec le CNES) et l’analyse d’images satellitaires.
Son activation récente dans le cadre de l’inondation catastrophique du Sikkim (Inde) en octobre 2023 a joué un rôle central dans la compréhension et la modélisation de cet événement. Les résultats de cette activation ont conduit à la publication d’un article scientifique dans la revue Science, illustrant l’importance des outils satellitaires dans l’étude des risques naturels.
Une Catastrophe de Grande Ampleur

Dans la nuit du 3 au 4 octobre 2023, une crue brutale a dévasté la vallée de la Teesta, entraînant la perte de nombreuses vies humaines et la destruction d’infrastructures essentielles. Cet événement a été déclenché par l’effondrement d’une moraine glaciaire dans le lac pro-glaciaire South Lhonak, générant un tsunami interne qui a rompu le barrage naturel du lac. Environ 50 millions de mètres cubes d’eau ont été libérés, provoquant des inondations massives et des glissements de terrain en cascade.
Face à l’urgence, l’activation du service CIEST² a été demandé par la communauté scientifique.
L’Apport du service CIEST² du pôle FormaTerre et celui du dispositif DINAMIS de Data Terra
L’activation du service CIEST² a permis l’acquisition d’images haute résolution Pléiades, sur la zone touchée et la production de modèle numériques de surface de cette zone par le service DSM-OPT couplé aux activations CIEST². Grâce au dispositif DINAMIS, il a été possible d’accéder à des images antérieures à l’inondation, permettant ainsi de produire des modèles 3D détaillés avant l’inondation. Ces deux sources de données et d’outils ont été essentielles pour cartographier l’évolution de l’événement et quantifier l’ampleur des dégâts. « Cette étude illustre à quel point il est crucial de disposer à la fois d’archives d’images stéréoscopiques à haute résolution de la surface terrestre et aussi de satellites réactifs pour imager rapidement les zones touchées par des catastrophes naturelles », a déclaré Etienne Berthier, co-auteur de l’étude.

L’utilisation des satellites SPOT 6/7 et Pléiades a offert plusieurs avantages majeurs :
- Analyse avant/après : En comparant des images stéréoscopiques prises avant et après l’inondation, les chercheurs ont pu cartographier avec précision les zones affectées et mesurer les volumes de sédiments déplacés.
- Modélisation 3D : Les images satellites ont permis la création de modèles numériques de terrain détaillés, essentiels pour comprendre la dynamique de l’inondation et ses impacts sur l’environnement.
- Aide à la prise de décision : Ces données ont été utilisées pour informer les autorités locales et améliorer la gestion des risques futurs.
Les résultats de cette activation du service CIEST² ont conduit à une publication majeure dans la revue Science :
Cette étude met en lumière l’importance des satellites pour analyser les catastrophes naturelles et plaide pour un renforcement de la surveillance des lacs glaciaires.
Contacts de l’étude
Ashim Sattar, India, ashim.sattar-at-gmail.com
Kristen Cook, IRD, kristen.cook-at-univ-grenoble-alpes.fr
Etienne Berthier, CNRS, etienne.berthier-at-univ-tlse3.fr