Glissement de terrain au Groënland : retour sur l’activation du service CIEST2
En septembre 2023, un écroulement massif dans la région orientale du Groënland a engendré un tsunami et une seiche dans le fjord de Dickson, suscitant des oscillations sismiques détectées à l’échelle mondiale pendant neuf jours.
Ce phénomène a mobilisé une équipe interdisciplinaire de chercheurs français, comprenant des experts des laboratoires IPGP, EOST/ITES, OSUG/ISTerre et de FormaTerre pôle Terre solide de l’infrastructure de Recherche Data Terra.
Pour étudier cet événement, les services du pôle FormaTerre ont été activés. L’activation du service CIEST2 a permis de contribuer via l’accès à des données satellitaires haute résolution, à l’analyse du processus et de ses conséquences.
Le 21 septembre, des scientifiques ont sollicité l’activation du service CIEST2 afin de programmer l’acquisition d’images stéréoscopiques Pléiades sur la zone touchée par le glissement de terrain. Ces images ont ensuite été intégrées dans le service DSM-OPT , permettant de générer un Modèle Numérique de Surface (MNS) (exemples de MNS sur la figure ci-dessous).
Les produits dérivés de cette analyse ont été importants pour quantifier les volumes de matériaux écroulés, tout en affinant les analyses sismologiques et les modélisations de la propagation de la masse effondrée, et du tsunami résultant.
L’une des conclusions de l’étude est que la fragilisation de cette région est causée par le réchauffement climatique qui impacte les glaciers et la calotte du Groenland. Les résultats de cette étude mettent en lumière le lien entre les phénomènes naturels survenant dans des zones isolées impactées par le changement climatique, et leurs répercussions globales.
Retrouvez l’ensemble de l’étude, dont les images de cet article sont issues, dans la publication internationale collaborative Kristian Svennevig et al., A rockslide-generated tsunami in a Greenland fjord rang Earth for 9 days.Science 385,1196-1205(2024)
Pour découvrir d’autres informations sur ces travaux et sur leur valorisation, consultez cette vidéo ainsi que l’article publié par l’INSU.
Contacts
Jean-Philippe Malet (Chercheur à l’EOST / Strasbourg)
Antoine Lucas (Chercheur CNRS à l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP))
Clément Hibert (Enseignant Chercheur de l’université de Strasbourg à l’Institut Terre Environnement Strasbourg (ITES))
Anne Mangeney (Enseignant Chercheur de l’université Paris Cité à l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP))