Erosion et mouvements de terrain provoqué par la tempête Alex (2-3 Octobre 2020) dans la vallée de la Vésubie, Alpes Maritime
Les 2 et 3 octobre 2020, la tempête Alex a touché les Alpes Maritimes, produisant des crues éclairs, et une érosion massive des versants et des fonds de vallée de l’Estéron, de la Tinée, surtout notable dans les vallées de la Vésubie et de la Roya. Suite à cet épisode qualifié d’exceptionnel (500 mm de pluie en 24h enregistré à Saint Martin de Vésubie), le bilan est d’au moins 9 personnes décédées et 9 disparues dans les Alpes Maritimes.
Afin de quantifier les processus d’érosion associés à cet évènement à l’échelle de tout le bassin versant, les chercheurs d’ISTerre, se sont appuyés sur les données très haute résolution Pléiades obtenues dans le cadre de l’initiative CIEST². Des Modèles Numériques de Terrains (MNT) ont été produits directement après l’évènement (13 Octobre 2020) et comparés à un MNT Pléiades produit en Octobre 2017 dans la vallée de la Vésubie. La différence de ces 2 MNTs montre des incisions et transport des masses déplacées en fond de vallée atteignant jusqu’à 30m d’épaisseur tout le long de la Vésubie et de ses affluents (Image 1). Les versants aussi ont été déstabilisés, produisant des mouvements de terrain parfois très épais comme dans le ravin de Pairolière (Image 2).
L’apport des MNTs Pléiades étendus à l’ensemble des versants est très complémentaire du survol LIDAR post crise, qui s’est focalisé principalement sur le cours d’eau et le fond de vallée. Une estimation régionale du bilan d’érosion est en cours à partir de ces MNTs ainsi qu’une comparaison de ce bilan à des échelles de temps plus longue (quelques milliers d’années) grâce à des datations des sédiments dans les rivières. Ceci permettra de resituer cette crise sur le long terme, d’étudier le transport sédimentaire dans ces vallées, pour peut être expliquer pourquoi un évènement extrême parmi d’autres de cette nature a remobilisé et redistribué les terrasses alluviales plurimillénaires.